Page 609 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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Le lieutenant de police, sur le rapport
du garde, et ayant vu
le cadavre qu’on avait apporté chez
lui, interrogea le marchand
chrétien, qui ne put nier un crime
qu’il n’avait pas commis.
Comme le bossu appartenait au sultan,
car c’était un de ses
bouffons, le lieutenant de police ne
voulut pas faire mourir le
chrétien sans avoir auparavant appris
la volonté du prince. Il
alla au palais, pour cet effet, rendre
compte de ce qui se passait
au sultan, qui lui dit : « Je n’ai
point de grâce à accorder à un
chrétien qui tue un musulman : allez,
faites votre charge. » À ces
paroles, le juge de police fit dresser
une potence, envoya des
crieurs par la ville pour publier qu’on
allait pendre un chrétien
qui avait tué un musulman.
Enfin on tira le marchand de prison, on
l’amena au pied de
la potence, et le bourreau, après lui
avoir attaché la corde au
cou, allait l’élever en l’air, lorsque
le pourvoyeur du sultan, fen-
dant la presse, s’avança en criant au
bourreau : « Attendez, at-