Page 611 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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au marchand. « Laisse, dit-il au
bourreau, laisse aller le chré-
tien, et pends cet homme à sa place,
puisqu’il est évident par sa
propre confession qu’il est coupable.
Le bourreau lâcha le mar-
chand, mit aussitôt la corde au cou du
pourvoyeur, et dans le
temps qu’il allait l’expédier, il
entendit la voix du médecin juif,
qui le priait instamment de suspendre
l’exécution, et qui se fai-
sait faire place pour se rendre au pied
de la potence.
Quand il fut devant le juge de police :
« Seigneur, lui dit-il,
ce musulman que vous voulez faire
pendre n’a pas mérité la
mort : c’est moi seul qui suis
criminel. Hier, pendant la nuit, un
homme et une femme, que je ne connais
pas, vinrent frapper à
ma porte avec un malade qu’ils
m’amenaient : ma servante alla
ouvrir sans lumière et reçut d’eux une
pièce d’argent pour me
venir dire de leur part de prendre la
peine de descendre pour
voir le malade. Pendant qu’elle me
parlait, ils apportèrent le
malade au haut de l’escalier et puis
disparurent. Je descendis