Page 614 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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le véritable assassin du bossu. Si sa
              mort doit être expiée par
              une autre, c’est par la mienne. Hier,
              vers la fin du jour, comme
              je travaillais dans ma boutique et que
              j’étais en humeur de me
              réjouir, le bossu, à demi ivre, arriva
              et s’assit. Il chanta quelque
              temps, et je lui proposai de venir
              passer la soirée chez moi. Il y
              consentit, et je l’emmenai. Nous nous
              mîmes à table, je lui ser-
              vis un morceau de poisson : en le
              mangeant, une arête ou un os
              s’arrêta dans son gosier, et quelque
              chose que nous pûmes faire,
              ma femme et moi, pour le soulager, il
              mourut en peu de temps.
              Nous fûmes fort affligés de sa mort,
              et, de peur d’en être repris,
              nous portâmes le cadavre à la porte du
              médecin juif. Je frappai,
              et je dis à la servante qui vint ouvrir
              de remonter promptement
              et de prier son maître, de notre part,
              de descendre pour voir un
              malade que nous lui amenions ; et, afin
              qu’il ne refusât pas de
              venir, je la chargeai de lui remettre
              en main propre une pièce
              d’argent que je lui donnai. Dès qu’elle
              fut remontée, je portai le
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