Page 91 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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croyais, je l’avoue, que cela était
              faux : en effet, rien ne choque
              davantage la raison et les droits de la
              société ; néanmoins j’éprouve
              cruellement que cela n’est que trop
              véritable.
               -Ne perdons pas le temps, interrompit
              le génie ; tous tes raisonnements ne
              sauraient me détourner de mon dessein.
              Hâte-toi de dire comment tu souhaites
              que je te tue. »
               La nécessité donne de l’esprit. Le
              pêcheur s’avisa d’un stratagème : «
              Puisque je ne saurais éviter la mort,
              dit-il au génie, je me soumets donc à
              la volonté de Dieu. Mais avant que je
              choisisse un genre de mort, je vous
              conjure, par le grand nom de Dieu, qui
              était gravé sur le sceau du prophète
              Salomon, fils de David, de me dire la
              vérité sur une question que j’ai à vous
              faire. »
              Quand le génie vit qu’on lui faisait
              une adjuration qui le contraignait de
              répondre positivement, il trembla en
              lui-même, et dit au pêcheur : «
              Demande-moi ce que tu voudras, et hâte-
              toi… »
               Le jour venant à paraître,
              Scheherazade se tut en cet endroit de
              son discours : « Ma sœur, lui dit
              Dinarzade,  Il faut convenir que plus
              vous parlez, et plus vous faites de
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