Page 92 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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plaisir. J’espère que le sultan, notre
              seigneur, ne vous fera pas mourir qu’il
              n’ait entendu le reste du beau conte du
              pêcheur.
              - Le sultan est le maître, reprit
              Scheherazade ; il faut vouloir tout ce
              qui lui plaira. » Le sultan, qui
              n’avait pas moins d’envie que Dinarzade
              d’entendre la fin de ce conte, déféra
              encore la mort de la sultane.
               Schahriar et la princesse son épouse
              passèrent cette nuit de la même manière
              que les précédentes, et avant que le
              jour parût, Dinarzade les réveilla par
              ces paroles, qu’elle adressa à la
              sultane : « Ma sœur, je vous prie de
              reprendre le conte du pêcheur. - Très-
              volontiers, répondit Scheherazade, je
              vais vous satisfaire, avec la
              permission du sultan. »
               Le génie, poursuivit-elle, ayant
              promis de dire la vérité, le pêcheur
              lui dit : « Je voudrais savoir si
              effectivement vous étiez dans ce vase,
              oseriez vous en jurer par le grand nom
              de Dieu?
              - Oui, répondit le génie, je jure par
              ce grand nom que j’y étais ; et cela
              est très véritable.
              - En bonne foi, répliqua le pêcheur, je
              ne puis vous croire. Ce vase ne
              pourrait pas seulement contenir un de
              vos pieds : comment se peut-il que
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