Page 93 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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votre corps y ait été renfermé tout
entier ?
- Je te jure pourtant, repartit le
génie, que j’y étais tel que tu me
vois. Est-ce que tu ne me crois pas,
après le grand serment que je t’ai fait
?
- Non, vraiment, dit le pêcheur ; et
je ne vous croirai point, à moins que
vous ne me fassiez voir la chose. »
Alors il se fit une dissolution du
corps du génie, qui, se changeant en
fumée, s’étendit comme auparavant sur
la mer et sur le rivage, et qui, se
rassemblant ensuite, commença de
rentrer dans le vase, et continua de
même par une succession lente et égale,
jusqu’à ce qu’il n’en restât plus rien
au dehors. Aussitôt il en sortit une
voix qui dit au pêcheur : « Hé bien !
incrédule pêcheur, me voici dans le
vase : me crois-tu présentement ? »
Le pêcheur, au lieu de répondre au
génie, prit le couvercle de plomb ; et
ayant fermé promptement le vase : «
Génie, lui cria-t-il, demande-moi grâce
à ton tour, et choisis de quelle mort
tu veux que je te fasse mourir. Mais
non, il vaut mieux que je te rejette à
la mer, dans le même endroit d’où je
t’ai tiré ; puis je ferai bâtir une
maison sur ce rivage, où je demeurerai,
pour avertir tous les pêcheurs qui