Page 89 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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vase entre les mains d’un des génies
qui lui obéissaient, avec ordre de me
jeter à la mer ; ce qui fut exécuté à
mon grand regret. Durant le premier
siècle de ma prison, je jurai que si
quelqu’un m’en délivrait avant les cent
ans achevés, je le rendrais riche, même
après sa mort. Mais le siècle s’écoula,
et personne ne me rendit ce bon office.
Pendant le second siècle, je fis
serment d’ouvrir tous les trésors de la
terre à quiconque me mettrait en
liberté ; mais je ne fus pas plus
heureux. Dans le troisième, je promis
de faire puissant monarque mon
libérateur, d’être toujours près de lui
en esprit, et de lui accorder chaque
jour trois demandes, de quelque nature
qu’elles pussent être ; mais ce siècle
se passa comme les deux autres, et je
demeurai toujours dans le même état.
Enfin, désolé, ou plutôt enragé de me
voir prisonnier si longtemps, je jurai
que si quelqu’un me délivrait dans la
suite, je le tuerais impitoyablement et
ne lui accorderais point d’autre grâce
que de lui laisser le choix du genre
dont t’il voudrait que je le ferais
mourir. pourquoi, puisque tu es venu
ici aujourd’hui, et que tu m’as délivré
choisis comment tu veux que je te tue.
»