Page 85 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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de blé. » Il examina le vase de tous
côtés, il le secoua pour voir si ce qui
était dedans ne ferait pas de bruit. Il
n’entendit rien, et cette circonstance,
avec l’empreinte du sceau sur le
couvercle de plomb, lui fit penser
qu’il devait être rempli de quelque
chose de précieux. Pour s’en éclaircir,
il prit son couteau, et, avec un peu de
peine, il l’ouvrit. Il en pencha
aussitôt l’ouverture contre terre, mais
il n’en sortit rien, ce qui le surprit
extrêmement. Il le posa devant lui ; et
pendant qu’il le considérait
attentivement, il en sortit une fumée
fort épaisse qui l’obligea de reculer
deux ou trois pas en arrière.
Cette fumée s’éleva jusqu’aux nues et
s’étendant sur la mer et sur le rivage,
forma un gros brouillard. Spectacle qui
causa, comme on peut se l’imaginer, un
étonnement extraordinaire au pêcheur.
Lorsque la fumée fut toute hors du
vase, elle se réunit et devint un corps
solide, dont il se forma un génie deux
fois aussi haut que le plus grand de
tous les géants. À l’aspect d’un
monstre d’une grandeur si démesurée, le
pêcheur voulut prendre la fuite ; mais
il se trouva si troublé et si effrayé,
qu’il ne put marcher.
« Salomon, s’écria d’abord le génie,
Salomon, grand prophète de Dieu,