Page 82 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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crut avoir fait une bonne pêche, et
s’en réjouissait déjà en lui-même ;
mais un moment après, s’apercevant
qu’au lieu de poisson il n’y avait dans
ses filets que la carcasse d’un âne, il
en eut beaucoup de chagrin…
Scheherazade, en cet endroit, cessa de
parler, parce qu’elle vit paraître le
jour :
« Ma sœur, lui dit Dinarzade, je vous
avoue que ce commencement me charme, et
je prévois que la suite sera fort
agréable.
- Rien n’est plus surprenant que
l’histoire du pêcheur, répondit la
sultane ; et vous en conviendrez la
nuit pro-
chaine, si le sultan me fait la grâce
de me laisser vivre. » Schahriar,
curieux d’apprendre le succès de la
pêche du pêcheur, ne voulut pas faire
mourir ce jour-là Scheherazade. C’est
pourquoi il se leva, et ne donna point
encore ce cruel ordre.
« Ma chère sœur, s’écria Dinarzade, le
lendemain à l’heure ordinaire, je vous
supplie en attendant le jour, qui
paraîtra bientôt, de me raconter la
suite du conte du pêcheur. Je meurs
d’envie de l’entendre.
- Je vais vous donner cette
satisfaction, » répondit la sultane. En
même temps elle demanda la permission