Page 80 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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Dès que Dinarzade s’aperçut qu’il était
temps d’appeler la sultane , elle lui
dit : « Ma sœur, si vous ne dormez pas,
je vous supplie, en attendant le jour,
qui paraîtra bientôt, de me conter un
de ces beaux contes que vous savez. -
Racontez-nous celui du troisième
vieillard, dit le sultan à Scheherazade
; j’ai bien de la peine à croire qu’il
soit plus merveilleux que celui du
vieillard et des deux chiens noirs.
- Sire, répondit la sultane, le
troisième vieillard raconta son
histoire au génie : je ne vous la dirai
point ; car elle n’est point venue à ma
connaissance, mais je sais qu’elle se
trouva si fort au-dessus des deux
précédentes, par la diversité des
aventures merveilleuses qu’elle
contenait, que le génie en fut étonné.
Il n’en eut pas plus tôt ouï la fin,
qu’il dit au troisième vieillard :
« Je t’accorde le dernier tiers de la
grâce du marchand ; il doit bien vous
remercier tous trois de l’avoir tiré
d’embarras par vos histoires. Sans vous
il ne serait plus au monde. » En
achevant ces mots, il disparut, au
grand contentement de la compagnie.
Le marchand ne manqua pas de rendre à
ses trois libérateurs toutes les grâces
qu’il leur devait. Ils se réjouirent
avec lui de le voir hors de péril ;