Page 76 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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les jours de plus en plus. Cependant
mes deux frères, qui n’avaient pas si
bien fait leurs affaires que moi, et
qui étaient jaloux de ma prospérité, me
portaient envie : leur fureur alla même
jusqu’à conspirer contre ma vie : Une
nuit, dans le temps que ma femme et moi
nous dormions, ils nous jetèrent à la
mer.
« Ma femme était fée, et par
conséquent génie, vous jugez bien
qu’elle ne se noya pas. Pour moi, il
est certain que je serais mort sans son
secours. Mais je fus à peine tombé dans
l’eau, qu’elle m’enleva, et me
transporta dans une île. Quand il fut
jour, la fée me dit : « Vous voyez, mon
mari, qu’en vous sauvant la vie, je ne
vairai pas mal récompensé du bien que
vous m’avez fait. Vous saurez que je
suis fée, et que me trouvant sur le
bord de la mer, lorsque vous alliez
vous embarquer, je me sentis une forte
inclination pour vous. Je voulus
éprouver la bonté de votre cœur ; je me
présentai devant vous déguisée comme
vous m’avez vue. Vous en avez usé avec
moi généreusement. Je suis ravie
d’avoir trouvé l’occasion de vous en
marquer ma reconnaissance. Mais je suis
irritée contre vos frères, et je ne
serai pas satisfaite que je ne leur aie
ôté la vie. »