Page 71 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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embrassâmes tous trois la même
              profession : nous nous fîmes marchands.
              Peu de temps après que nous eûmes
              ouvert boutique, mon frère aîné, l’un
              de ces deux chiens, résolut de voyager
              et d’aller négocier dans les pays
              étrangers. Dans ce dessein, il vendit
              tout son fonds, et en acheta des
              marchandises propres au négoce qu’il
              voulait faire.
               « Il partit, et fut absent une année
              entière. Au bout de ce temps-là, un
              pauvre qui me parut demander l’aumône
              se présenta à ma boutique. Je lui dis :
              Dieu vous assiste ;
              - Dieu vous assiste aussi ! me
              répondit-il ; est-il possible que vous
              ne me reconnaissiez pas ? » Alors
              l’envisageant avec attention, je le
              reconnus : « Ah ! mon frère, m’écriai-
              je en l’embrassant, comment vous
              aurais-je pu reconnaître en cet état ?
              » Je le fis entrer dans ma maison, je
              lui demandai des nouvelles de sa santé
              et du succès de son voyage. » Ne me
              faites pas cette question, me dit-il ;
              en me voyant, vous voyez tout. Ce
              serait renouveler mon affliction, que
              de vous faire le détail de tous les
              malheurs qui me sont arrivés depuis un
              an, et qui m’ont réduit à l’état où je
              suis. »
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