Page 68 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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parais en ce moment, demeure sous cette
forme ; mais si tu es homme et que tu
sois changé en veau par enchantement,
reprends ta figure naturelle par la
permission du souverain Créateur. » En
achevant ces mots, elle jeta l’eau sur
lui, et à l’instant il reprit sa
première forme.
« Mon fils, mon cher fils ! m’écriai-
je aussitôt en l’embrassant avec un
transport dont je ne fus pas le maître
! c’est Dieu qui nous a envoyé cette
jeune fille pour détruire l’horrible
charme dont vous étiez environné, et
vous venger du mal qui vous a été fait,
à vous et à votre mère. Je ne doute pas
que, par reconnaissance, vous ne
vouliez bien la prendre pour votre
femme, comme je m’y suis engagé. » Il y
consentit avec joie ; mais avant qu’ils
se mariassent, la jeune fille changea
ma femme en biche, et c’est elle que
vous voyez ici. Je souhaitai qu’elle
eût cette forme, plutôt qu’une autre
moins agréable, afin que nous la
vissions sans répugnance dans la
famille.
« Depuis ce temps-là, mon fils est
devenu veuf, et est allé voyager. Comme
il y a plusieurs années que je n’ai eu
de ses nouvelles, je me suis mis en
chemin pour tâcher d’en apprendre ; et
n’ayant pas voulu confier à personne le