Page 65 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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permission de Schahriar, poursuivit de
cette manière :
Sire, le premier vieillard qui
conduisait la biche, continuant de
raconter son histoire au génie, aux
deux autres vieillards et au marchand :
« Je pris donc, leur dit-il, le
couteau, et j’allais l’enfoncer dans la
gorge de mon fils ; lorsque tournant
vers moi languissamment ses yeux
baignés de pleurs, il m’attendrit à un
point que je n’eus pas la force de
l’immoler. » Je laissai tomber le
couteau, et je dis à ma femme que je
voulais absolument tuer un autre veau
que celui-là. Elle n’épargna rien pour
me faire changer de résolution ; mais
quoi qu’elle pût me représenter, je
demeurai ferme, et lui promis,
seulement pour l’apaiser, que je le
sacrifierais au Baïram de l’année
prochaine.
« Le lendemain matin, mon fermier
demanda à me parler en particulier. »
Je viens, me dit-il, vous apprendre une
nouvelle dont j’espère que vous me
saurez bon gré. J’ai une fille qui a
quelque connaissance de la magie :
Hier, comme je ramenais au logis le
veau, dont vous n’aviez pas voulu faire
le sacrifice, je remarquai qu’elle rit
en le voyant, et qu’un moment après
elle se mit à pleurer. Je lui demandai