Page 64 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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- Ma femme, lui répondis-je, je
n’immolerai pas celui-ci. Je veux lui
faire grâce ; je vous prie de ne vous y
point opposer. » Elle n’eut garde, la
méchante femme, de se rendre à ma
prière ; elle haïssait trop mon fils,
pour consentir que je le sauvasse. Elle
m’en demanda le sacrifice avec tant
d’opiniâtreté, que je fus obligé de le
lui accorder. Je liai le veau, et
prenant le couteau funeste… »
Scheherazade s’arrêta en cet endroit,
parce qu’elle aperçut le jour : « Ma
sœur, dit alors Dinarzade, je suis
enchantée de ce conte, qui soutient si
agréablement mon attention.
- Si le sultan me laisse encore vivre
aujourd’hui, repartit Scheherazade,
vous verrez que ce que je vous
raconterai demain vous divertira
beaucoup davantage. » Schahriar,
curieux de savoir ce que deviendrait le
fils du vieillard qui conduisait la
biche, dit à la sultane, qu’il serait
bien aise d’entendre la nuit prochaine
la fin de ce conte. Sur la fin de la
cinquième nuit, Dinarzade appela la
sultane et lui dit : « Ma chère sœur,
si vous ne dormez pas, je vous supplie,
en attendant le jour qui paraîtra
bientôt, de reprendre la suite de ce
beau conte que vous commençâtes hier. »
Scheherazade, après en avoir obtenu la