Page 59 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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encore au lendemain la mort de la
sultane.
On ne peut exprimer quelle fut la joie
du grand vizir, lors qu’il vit que le
sultan ne lui ordonnait pas de faire
mourir Scheherazade. Sa famille, la
cour, tout le monde en fut généralement
étonné. Vers la fin de la nuit
suivante, Dinarzade, avec la permission
du sultan, parla dans ces termes :
Sire, quand le vieillard qui
conduisait la biche vit que le génie
s’était saisi du marchand et l’allait
tuer impitoyablement, il se jeta aux
pieds de ce monstre, et les lui baisant
: « Prince des génies, lui dit-il, je
vous supplie très humblement de
suspendre votre colère, et de me faire
la grâce de m’écouter. Je vais vous
raconter mon histoire et celle de cette
biche que vous voyez ; mais si vous la
trouvez plus merveilleuse et plus
surprenante que l’aventure de ce
marchand à qui vous voulez ôter la vie,
puis-je espérer que vous voudrez bien
remettre à ce pauvre malheureux le
tiers de son crime ? » Le génie fut
quelque temps à se consulter là-dessus
; mais enfin il répondit : « Hé bien !
voyons, j’y consens. »
HISTOIRE DU PREMIER VIEILLARD ET DE LA
BICHE.