Page 58 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 58
Le second vieillard, trouvant aussi la
chose digne de sa curiosité, prit la
même résolution. Il s’assit auprès des
autres ; et à peine se fut-il mêlé à
leur conversation, qu’il survint un
troisième vieillard, qui, s’adressant
aux deux premiers, leur demanda
pourquoi le marchand qui était avec eux
paraissait si
triste. On lui en dit le sujet, qui lui
parut si extraordinaire, qu’il souhaita
aussi d’être témoin de ce qui se
passerait entre le génie et le marchand
: pour cet effet, il se plaça parmi les
autres.
Ils aperçurent bientôt dans la
campagne une vapeur épaisse, comme un
tourbillon de poussière élevé par le
vent ; cette vapeur s’avança jusqu’à
eux, et, se dissipant tout à coup, leur
laissa voir le génie, qui, sans les
saluer, s’approcha du marchand le sabre
à la main, et le prenant par le bras :
« Lève-toi, lui dit-il, que je te tue,
comme tu as tué mon fils. » Le marchand
et les trois vieillards, effrayés, se
mirent à pleurer et à remplir l’air de
cris……
Scheherazade, en cet endroit apercevant
le jour, cessa de poursuivre son conte,
qui avait si bien piqué la curiosité du
sultan, que ce prince, voulant
absolument en savoir la fin, remit