Page 53 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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- Mais, dit le génie, si je t’accorde
le délai que tu demandes, j’ai peur que
tu ne reviennes pas.
- Si vous voulez croire à mon serment,
répondit le marchand, je jure par le
Dieu du ciel et de la terre que je
viendrai vous retrouver ici sans y
manquer.
- De combien de temps souhaites-tu que
soit ce délai ? répliqua le génie.
- Je vous demande une année, repartit
le marchand : il ne me faut pas moins
de temps pour donner ordre à mes
affaires, et pour me disposer à
renoncer sans regret au plaisir qu’il y
a de vivre. Ainsi je vous promets que
de demain en un an, sans faute, je me
rendrai sous ces arbres, pour me
remettre entre vos mains.
-Prends-tu Dieu à témoin de la promesse
que tu me fais ? reprit le génie.
- Oui, répondit le marchand, je le
prends encore une fois à témoin, et
vous pouvez vous reposer sur mon
serment. » À ces paroles, le génie le
laissa près de la fontaine et disparut.
Le marchand, s’étant remis de sa
frayeur, remonta à cheval et reprit son
chemin. Mais si d’un côté il avait de
la joie de s’être tiré d’un si grand
péril, de l’autre il était dans une
tristesse mortelle, lorsqu’il songeait
au serment fatal qu’il avait fait.