Page 56 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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paroles, il s’arracha aux cris et aux
              regrets de sa famille, il partit et
              arriva au même endroit où il avait vu
              le génie, le propre jour qu’il avait
              promis de s’y rendre.
              Il mit aussitôt pied à terre, et
              s’assit au bord de la fontaine, où il
              attendit le génie avec toute la
              tristesse qu’on peut s’imaginer.
              Pendant qu’il languissait dans une si
              cruelle attente, un bon vieillard qui
              menait une biche à l’attache parut et
              s’approcha de lui. Ils se saluèrent
              l’un l’autre ; après quoi le vieillard
              lui dit : « Mon frère, peut-on savoir
              de vous pourquoi vous êtes venu dans ce
              lieu désert, où il n’y a que des
              esprits malins, et où l’on n’est pas en
              sûreté ? À voir ces beaux arbres, on le
              croirait habité ; mais c’est une
              véritable solitude, où il est dangereux
              de s’arrêter trop longtemps. »
               Le marchand satisfit la curiosité du
              vieillard, et lui conta l’aventure qui
              l’obligeait à se trouver là. Le
              vieillard l’écouta avec étonnement ; et
              prenant la parole : « Voilà, s’écria-t-
              il, la chose du monde la plus
              surprenante ; et vous êtes lié par le
              serment le plus inviolable. Je veux,
              ajouta-t-il, être témoin de votre
              entrevue avec le génie. » En disant
              cela, il s’assit près du marchand, et
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