Page 52 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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entrait au conseil sans lui donner
              l’ordre funeste qu’il en attendait.
              Le sultan, selon sa coutume, passa la
              journée à régler les affaires de son
              empire, et quand la nuit fut venue, il
              coucha encore avec Scheherazade. Le
              lendemain avant que le jour parût,
              Dinarzade ne manqua pas de s’adresser à
              sa sœur et de lui dire : « Ma sœur, si
              vous ne dormez pas, je vous supplie, en
              attendant le jour qui paraîtra bientôt,
              de continuer le conte d’hier. » Le
              sultan n’attendit pas que Scheherazade
              lui en demandât la permission : «
              Achevez, lui dit-il, le conte du génie
              et du marchand ; je suis curieux d’en
              entendre la fin. » Scheherazade prit
              alors la parole, et continua son conte
              dans ces termes :
              Sire, quand le marchand vit que le
              génie lui allait trancher la tête, il
              fit un grand cri, et lui dit : «
              Arrêtez ; encore un mot, de grâce ;
              ayez la bonté de m’accorder un délai :
              donnez-moi le temps d’aller dire adieu
              à ma femme et à mes enfants, et de leur
              partager mes biens par un testament que
              je n’ai pas encore fait, afin qu’ils
              n’aient point de procès après ma mort ;
              cela étant fini, je reviendrai aussitôt
              dans ce même lieu me soumettre à tout
              ce qu’il vous plaira d’ordonner de moi.
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