Page 47 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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sœur d’écouter ; et puis, adressant la
              parole à Schahriar, elle commença de la
              sorte

              LE MARCHAND ET LE GÉNIE.
              Sire, il y avait autrefois un marchand
              qui possédait de grands biens, tant en
              fonds de terre qu’en marchandises et en
              argent comptant. Il avait beaucoup de
              commis, de facteurs et d’esclaves.
              Comme il était obligé de temps en temps
              de faire des voyages, pour s’aboucher
              avec ses correspondants, un jour qu’une
              affaire d’importance l’appelait assez
              loin du lieu qu’il habitait, il monta à
              cheval et partit avec une valise
              derrière lui, dans laquelle il avait
              mis une petite provision de biscuit et
              de dattes, parce qu’il avait un pays
              désert à passer, où il n’aurait pas
              trouvé de quoi vivre. Il arriva sans
              accident à l’endroit où il avait
              affaire, et quand il eut terminé la
              chose qui l’y avait appelé, il remonta
              à cheval pour s’en retourner chez lui.
              Le quatrième jour de sa marche, il se
              sentit tellement incommodé de l’ardeur
              du soleil, et de la terre échauffée par
              ses rayons, qu’il se détourna de son
              chemin pour aller se rafraîchir sous
              des arbres qu’il aperçut dans la
              campagne. Il y trouva, au pied d’un
              grand noyer, une fontaine d’une eau
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