Page 45 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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pas refuser. Mon père va me conduire
chez le sultan pour être son épouse.
Que cette nouvelle ne vous épouvante
pas ; écoutez-moi seulement avec
patience. Dès que je serai devant le
sultan, je le supplierai de permettre
que vous couchiez dans la chambre
nuptiale, afin que je jouisse cette
nuit encore de votre compagnie. Si
j’obtiens cette grâce, comme je
l’espère, souvenez-vous de m’éveiller
demain matin une heure avant le jour,
et de m’adresser ces paroles : « Ma
sœur, si vous ne dormez pas, je vous
supplie, en attendant le jour qui
paraîtra bientôt, de me raconter un de
ces beaux contes que vous savez. »
Aussitôt je vous en conterai un, et je
me flatte de délivrer, par ce moyen,
tout le peuple de la consternation où
il est. Dinarzade répondit à sa sœur
qu’elle ferait avec plaisir ce qu’elle
exigeait d’elle.
L’heure de se coucher étant enfin
venue, le grand vizir conduisit
Scheherazade au palais, et se retira
après l’avoir introduite dans
l’appartement du sultan. Ce prince ne
se vit pas plutôt avec elle, qu’il lui
ordonna de se découvrir le visage. Il
la trouva si belle, qu’il en fut charmé
; mais s’apercevant qu’elle était en
pleurs, il lui en demanda le sujet : «