Page 50 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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- J’en demeure d’accord, dit le
              marchand ; mais je n’ai assurément pas
              tué votre fils ; et quand cela serait,
              je ne l’aurais fait que fort
              innocemment : par conséquent, je vous
              supplie de me pardonner et de me
              laisser la vie.
              - Non, non, dit le génie, en persistant
              dans sa résolution, il faut que je te
              tue de même que tu as tué mon fils. » À
              ces mots, il prit le marchand par le
              bras, le jeta la face contre terre, et
              leva le sabre pour lui couper la tête.
              Cependant le marchand tout en pleurs,
              et protestant de son innocence,
              regrettait sa femme et ses enfants, et
              disait les choses du monde les plus
              touchantes. Le génie, toujours le sabre
              haut, eut la patience d’attendre que le
              malheureux eût achevé ses lamentations
              ; mais il n’en fut nullement attendri :
              « Tous ces regrets sont superflus,
              s’écria-t-il ; quand tes larmes
              seraient de sang, cela ne m’empêcherait
              pas de te tuer comme tu as tué mon
              fils.
              - Quoi ! répliqua le marchand, rien ne
              peut vous toucher ? Vous voulez
              absolument ôter la vie à un pauvre
              innocent ?
              - Oui, repartit le génie, j’y suis
              résolu. » En achevant ces paroles…
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