Page 46 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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Sire, répondit Scheherazade, j’ai une
              sœur que j’aime aussi tendrement que
              j’en suis aimée. Je souhaiterais
              qu’elle passât la nuit dans cette
              chambre, pour la voir et lui dire adieu
              encore une fois. Voulez-vous bien que
              j’aie la consolation de lui donner ce
              dernier témoignage de mon amitié ? »
              Schahriar y ayant consenti, on alla
              chercher Dinarzade, qui vint en
              diligence. Le sultan se coucha avec
              Scheherazade sur une estrade fort
              élevée, à la manière des monarques de
              l’Orient, et Dinarzade dans un lit
              qu’on lui avait préparé au bas de
              l’estrade.
               Une heure avant le jour, Dinarzade,
              s’étant réveillée, ne manqua pas de
              faire ce que sa sœur lui avait
              recommandé : « Ma chère sœur, s’écria-
              t-elle, si vous ne dormez pas, je vous
              supplie, en attendant le jour qui
              paraîtra bientôt, de me raconter un de
              ces contes agréables que vous savez.
              Hélas ! ce sera peut-être la dernière
              fois que j’aurai ce plaisir.
               Scheherazade, au lieu de répondre à sa
              sœur, s’adressa au sultan : « Sire,
              dit-elle, votre majesté veut-elle bien
              me permettre de donner cette
              satisfaction à ma sœur ?
              - Très-volontiers, » répondit le
              sultan. Alors Scheherazade dit à sa
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