Page 41 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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coq qui s’était jeté sur une poule, et
il entendit qu’il lui parla dans ces
termes : « Ô coq ! Dieu ne permettra
pas que tu vives encore longtemps !
N’as-tu pas honte de faire aujourd’hui
ce que tu fais ? » Le coq monta sur ses
ergots, et se tournant du côté du chien
: « Pourquoi, répondit-il fièrement,
cela me serait-il défendu au-jourd’hui
plutôt que les autres jours ?
- « Puisque tu l’ignores, répliqua le
chien, apprends que notre maître est
aujourd’hui dans un grand deuil. Sa
femme veut qu’il lui révèle un secret
qui est de telle nature, qu’il perdra
la vie s’il le lui découvre. Les choses
sont en cet état ; et il est à craindre
qu’il n’ait pas assez de fermeté pour
résister à l’obstination de sa femme ;
car il l’aime, et il est touché des
larmes qu’elle répand sans cesse. Il va
peut-être périr ; nous en sommes tous
alarmés dans ce logis. Toi seul,
insultant à notre tristesse, tu as
l’impudence de te divertir avec tes
poules. »
« Le coq repartit de cette sorte à la
réprimande du chien : « Que notre
maître est insensé ! il n’a qu’une
femme, et il n’en peut venir à bout,
pendant que j’en ai cinquante qui ne
font que ce que je veux. Qu’il rappelle