Page 38 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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« Ce discours produisit l’effet qu’en
              avait attendu l’âne. Le bœuf en fut
              étrangement troublé et en beugla
              d’effroi. Le marchand, qui les avait
              écoutés tous deux avec beaucoup
              d’attention, fit alors un si grand
              éclat de rire, que sa femme en fut
              très-surprise : « Apprenez-moi, lui
              dit-elle, pourquoi vous riez si fort,
              afin que j’en rie avec vous. - Ma
              femme, lui répondit le marchand,
              contentez-vous de m’entendre rire.
               - Non, reprit-elle, j’en veux savoir
              le sujet.
              - Je ne puis vous donner cette
              satisfaction, repartit le mari ; sachez
              seulement que je ris de ce que notre
              âne vient de dire à notre bœuf ; le
              reste est un secret qu’il ne m’est pas
              permis de vous révéler.
              - Et qui vous empêche de me découvrir
              ce secret ? répliqua-t-elle.
              - Si je vous le disais, répondit-il,
              apprenez qu’il m’en coûterait la vie.
              - Vous vous moquez de moi, s’écria la
              femme ; ce que vous me dites ne peut
              pas être vrai. Si vous ne m’avouez tout
              à l’heure pourquoi vous avez ri, si
              vous refusez de m’instruire de ce que
              l’âne et le bœuf ont dit, je jure, par
              le grand Dieu qui est au ciel, que nous
              ne vivrons pas davantage ensemble. »
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