Page 34 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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soir, lorsque le laboureur, l’ayant
              ramené à l’auge, voulut l’attacher
              comme de coutume, le malicieux animal,
              au lieu de présenter ses cornes de lui-
              même, se mit à faire le rétif, et à
              reculer en beuglant ; il baissa même
              ses cornes, comme pour en frapper le
              laboureur. Il fit enfin tout le manège
              que l’âne lui avait enseigné. Le jour
              suivant, le laboureur vint le reprendre
              pour le ramener au labourage ; mais
              trouvant l’auge encore remplie des
              fèves et de la paille qu’il y avait
              mises le soir, et le bœuf couché par
              terre, les pieds étendus, et haletant
              d’une étrange façon, il le crut malade
              ; il en eut pitié, et, jugeant qu’il
              serait inutile de le mener au travail,
              il alla aussitôt en avertir le
              marchand.
               « Le bon marchand vit bien que les
              mauvais conseils de l’Éveillé avaient
              été suivis ; et pour le punir comme il
              le méritait : « Va, dit-il au
              laboureur, prends l’âne à la place du
              bœuf, et ne manque pas de lui donner
              bien de l’exercice. » Le laboureur
              obéit. L’âne fut obligé de tirer la
              charrue tout ce jour-là ; ce qui le
              fatigua d’autant plus, qu’il était
              moins accoutumé à ce travail.
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