Page 33 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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gré : on ne vous  traiterait pas de la
              sorte, si vous aviez autant de courage
              que de force. Lorsqu’on vient vous
              attacher à l’auge, que ne faites-vous
              résistance ? Que ne donnez-vous de bons
              coups de cornes ? Que ne marquez-vous
              votre colère en frappant du pied contre
              terre ? Pourquoi enfin n’inspirez-vous
              pas la terreur par des beuglements
              effroyables La nature vous a donné les
              moyens de vous faire respecter, et vous
              ne vous en servez pas. On vous apporte
              de mauvaises fèves et de mauvaise
              paille, n’en mangez point ; flairez-les
              seulement et les laissez. Si vous
              suivez les conseils que je vous donne,
              vous verrez bientôt un changement dont
              vous me remercierez. »
               « Le bœuf prit en fort bonne part les
              avis de l’âne, il lui témoigna combien
              il lui était obligé : « Cher l’Éveillé,
              ajouta-t-il, je ne manquerai pas de
              faire tout ce que tu m’as dit, et tu
              verras de quelle manière je m’en
              acquitterai. » Ils se turent après cet
              entretien, dont le marchand ne perdit
              pas une parole.
               « Le lendemain de bon matin, le
              laboureur vint prendre le bœuf ; il
              l’attacha à la charrue, et le mena au
              travail ordinaire. Le bœuf, qui n’avait
              pas oublié le conseil de l’âne, fit
              fort le méchant ce jour-là ; et le
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