Page 40 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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et les parents de la femme. Lorsqu’ils
furent assemblés, et qu’il leur eut
expliqué de quoi il était question, ils
employèrent leur éloquence à faire
comprendre à la femme qu’elle avait
tort de ne vouloir pas revenir de son
entêtement ; mais elle les rebuta tous,
et dit qu’elle mourrait plutôt que de
céder en cela à son mari. Le père et la
mère eurent beau lui parler en
particulier, et lui représenter que la
chose qu’elle souhaitait d’apprendre ne
lui était d’aucune importance, ils ne
gagnèrent rien sur son esprit, ni par
leur autorité, ni par leurs discours.
Quand ses enfants virent qu’elle
s’obstinait à rejeter toujours les
bonnes raisons dont on combattait son
opiniâtreté, ils se mirent à pleurer
amèrement. Le marchand lui-même ne
savait plus où il en était. Assis seul
auprès de la porte de sa maison, il
délibérait déjà s’il sacrifierait sa
vie pour sauver celle de sa femme qu’il
aimait beaucoup.
« Or, ma fille, continua le vizir en
parlant toujours à Scheherazade, ce
marchand avait cinquante poules et un
coq, avec un chien qui faisait bonne
garde. Pendant qu’il était assis, comme
je l’ai dit, et qu’il rêvait
profondément au parti qu’il devait
prendre, il vit le chien courir vers le