Page 44 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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- Mais ne  vous trompez pas, vizir,
              reprit le sultan : demain, en vous
              remettant Scheherazade entre les mains,
              je prétends que vous lui ôtiez la vie.
              Si vous y manquez, je vous jure que je
              vous ferai mourir vous-même.
              - Sire, repartit le vizir, mon cœur
              gémira, sans doute, en vous obéissant ;
              mais la nature aura beau murmurer :
              quoique père, je vous réponds d’un bras
              fidèle. » Schahriar accepta l’offre de
              son ministre, et lui dit qu’il n’avait
              qu’à lui amener sa fille quand il lui
              plairait.
              Le grand vizir alla porter cette
              nouvelle à Scheherazade, qui la reçut
              avec autant de joie que si elle eût été
              la plus agréable du monde. Elle
              remercia son père de l’avoir si
              sensiblement obligée ; et voyant qu’il
              était accablé de douleur, elle lui dit,
              pour le consoler, qu’elle espérait
              qu’il ne se repentirait pas de l’avoir
              mariée avec le sultan, et qu’au
              contraire il aurait sujet de s’en
              réjouir le reste de sa vie.
               Elle ne songea plus qu’à se mettre en
              état de paraître devant le sultan ;
              mais avant que de partir, elle prit sa
              sœur Dinarzade en particulier, et lui
              dit : « Ma chère sœur, j’ai besoin de
              votre secours dans une affaire très-
              importante ; je vous prie de ne me le
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