Page 66 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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pourquoi elle faisait en même temps
deux choses si contraires : « Mon père,
me répondit-elle, ce veau que vous
ramenez est le fils de notre maître.
J’ai ri de joie de le voir encore
vivant ; et j’ai pleuré en me souvenant
du sacrifice qu’on fit hier de sa mère,
qui était changée en vache.
Ces deux métamorphoses ont été faites
par les enchantements de la femme de
notre maître, laquelle haïssait la mère
et l’enfant. » Voilà ce que m’a dit ma
fille, poursuivit le fermier, et je
viens vous apporter cette nouvelle. »
« À ces paroles, ô génie, continua le
vieillard, je vous laisse à juger
quelle fut ma surprise. Je partis sur-
le-champ avec mon fermier pour parler
moi-même à sa fille. En arrivant,
j’allai d’abord à l’étable où était mon
fils. Il ne put répondre à mes
embrassements, mais il les reçut d’une
manière qui acheva de me persuader
qu’il était mon fils.
« La fille du fermier arriva. » Ma
bonne fille, lui dis-je, pouvez-vous
rendre à mon fils sa première forme ? -
Oui, je le puis, me répondit-elle. - Ah
! si vous en venez à bout, repris-je,
je vous fais maîtresse de tous mes
biens. » Alors elle me repartit en
souriant : « Vous êtes notre maître, et
je sais trop bien ce que je vous dois ;