Page 75 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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de raconter son histoire au génie, aux
              deux autres vieillards et au marchand :
              « Enfin, leur dit-il, après deux mois
              de navigation, nous arrivâmes
              heureusement à un port de mer, où nous
              débarquâmes, et fîmes un très grand
              débit de nos marchandises. Moi surtout,
              je vendis si bien les miennes, que je
              gagnai dix pour un. Nous achetâmes des
              marchandises du pays, pour les
              transporter et les négocier au nôtre.
              « Dans le temps que nous étions prêts à
              nous rembarquer pour notre retour, je
              rencontrai sur le bord de la mer une
              dame assez bien faite ; mais fort
              pauvrement habillée. Elle m’aborda, me
              baisa la main, et me pria, avec les
              dernières instances, de la prendre pour
              femme, et de l’embarquer avec moi. Je
              fis difficulté de lui accorder ce
              qu’elle demandait, mais elle me dit
              tant de choses pour me persuader que je
              ne devais pas prendre garde à sa
              pauvreté, et que j’aurais lieu d’être
              content de sa conduite, que je me
              laissai vaincre. Je lui fis faire des
              habits propres, et après l’avoir
              épousée par un contrat de mariage en
              bonne forme, je l’embarquai avec moi,
              et nous mîmes à la voile.
               « Pendant notre navigation, je trouvai
              de si belles qualités dans la femme que
              je venais de prendre, que j’aimais tous
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