Page 77 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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« J’écoutai avec admiration le
              discours de la fée ; je la remerciai le
              mieux qu’il me fut possible de la
              grande obligation que je lui avais : «
              Mais, Madame, lui dis-je, pour ce qui
              est de mes frères, je vous supplie de
              leur pardonner. Quelque sujet que j’aie
              de me plaindre d’eux, je ne suis pas
              assez cruel pour vouloir leur perte. »
              Je lui racontai ce que j’avais fait
              pour l’un et pour l’autre ; et mon
              récit augmentant son indignation contre
              eux :
              « Il faut, s’écria-t-elle, que je vole
              tout à l’heure après ces traîtres et
              ces ingrats, et que j’en tire une
              prompte vengeance. Je vais submerger
              leur vaisseau, et les précipiter dans
              le fond de la mer.
              - Non, ma belle dame, repris-je, au nom
              de Dieu, n’en faites rien, modérez
              votre courroux, songez que ce sont mes
              frères ; et qu’il faut faire le bien
              pour le mal. »
              « J’apaisai la fée par ces paroles, et
              lorsque je les eus prononcées, elle me
              transporta en un instant de l’île où
              nous étions sur le toit de mon logis,
              qui était en terrasse, et elle disparut
              un moment après. Je descendis, j’ouvris
              les portes, et je déterrai les trois
              mille sequins que j’avais cachés.
              J’allai ensuite à la place où était ma
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