Page 78 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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boutique ; je l’ouvris, et je reçus des
marchands mes voisins des compliments
sur mon retour. Quand je rentrai chez
moi, j’aperçus ces deux chiens noirs,
qui vinrent m’aborder d’un air soumis.
Je ne savais ce que cela signifiait, et
j’en étais fort étonné ; mais la fée,
qui parut bientôt, m’en éclaircit. «
Mon mari, me dit-elle, ne soyez pas
surpris de voir ces deux chiens chez
vous ; ce sont vos deux frères. » Je
frémis à ces mots, et je lui demandai
par quelle puissance ils se trouvaient
en cet état :
« C’est moi qui les y ai mis, me
répondit-elle, au moins, c’est une de
mes sœurs, à qui j’en ai donné la
commission, et qui en même temps a
coulé à fond leur vaisseau. Vous y
perdez les marchandises que vous y
aviez ; mais je vous récompenserai
d’ailleurs. À l’égard de vos frères, je
les ai condamnés à demeurer dix ans
sous cette forme ; leur perfidie ne les
rend que trop dignes de cette
pénitence. » Enfin, après m’avoir
enseigné où je pourrais avoir de ses
nouvelles, elle disparut.
« Présentement que les dix années sont
accomplies, je suis en chemin pour
l’aller chercher, et comme en passant
par ici j’ai rencontré ce marchand et
le bon vieillard qui mène sa biche, je