Page 84 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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En achevant ces plaintes, il jeta
brusquement le panier, et après avoir
bien lavé ses filets que la fange avait
gâtés, il les jeta pour la troisième
fois. Mais il n’amena que des pierres,
des coquilles et de l’ordure. On ne
saurait expliquer quel fut son
désespoir : peu s’en fallut qu’il ne
perdît l’esprit. Cependant, comme le
jour commençait à paraître, il n’oublia
pas de faire sa prière en bon musulman,
ensuite il ajouta celle-ci : «
Seigneur, vous savez que je ne jette
mes filets que quatre fois chaque jour.
Je les ai déjà jetés trois fois sans
avoir tiré le moindre fruit de mon
travail. Il ne m’en reste plus qu’une ;
je vous supplie de me rendre la mer
favorable, comme « vous l’avez rendue à
Moise. »
Le pêcheur, ayant fini cette prière,
jeta ses filets pour la quatrième fois.
Quand il jugea qu’il devait y avoir du
poisson, il les tira comme auparavant
avec assez de peine. Il n’y en avait
pas pourtant ; mais il y trouva un vase
de cuivre jaune, qui, à sa pesanteur,
lui parut plein de quelque chose ; et
il remarqua qu’il était fermé et scellé
de plomb, avec l’empreinte d’un sceau.
Cela le réjouit : « Je le vendrai au
fondeur, disait-il, et de l’argent que
j’en ferai, j’en achèterai une mesure