Page 96 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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fut possible, et trouva moyen de se
              faire présenter au roi : « Sire, lui
              dit-il, je sais que tous les médecins
              dont votre majesté s’est servie n’ont
              pu la guérir de sa lèpre ; mais si vous
              voulez bien me faire honneur d’agréer
              mes services, je m’engage à vous guérir
              sans breuvage et sans topiques. » Le
              roi écouta cette proposition : « Si
              vous êtes assez habile homme, répondit-
              il, pour faire ce que vous dites, je
              promets de vous enrichir, vous et votre
              postérité ; et sans compter les
              présents que je vous ferai, vous serez
              mon plus cher favori. Vous m’assurez
              donc que vous m’ôterez ma lèpre, sans
              me faire prendre aucune potion, et sans
              m’appliquer aucun remède extérieur ?
              - Oui, sire, repartit le médecin, je me
              flatte d’y réussir, avec l’aide de Dieu
              ; et dès demain j’en ferai l’épreuve. »
               En effet, le médecin Douban se retira
              chez lui, et fit un mail qu’il creusa
              en dedans par le manche, où il mit la
              drogue dont il prétendait se servir.
              Cela étant fait, il prépara aussi une
              boule de la manière qu’il la voulait,
              avec quoi il alla le lendemain se
              présenter devant le roi ; et se
              prosternant à ses pieds, il baisa la
              terre… »
               En cet endroit, Scheherazade,
              remarquant qu’il était jour, en avertit
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