Page 100 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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disconviendrez pas, si le sultan veut
              bien me permettre de l’achever la nuit
              prochaine. » Schahriar y consentit, et
              se leva fort satisfait de ce qu’il
              avait entendu.
              Sur la fin de la nuit suivante,
              Dinarzade dit encore à la sultane : «
              Ma chère sœur, si vous ne dormez pas,
              je vous supplie de continuer l’histoire
              du roi grec et du médecin Douban.
              - Je vais contenter votre curiosité, ma
              sœur, reprit Scheherazade, avec la
              permission du sultan, mon seigneur. »
              Alors elle reprit ainsi son conte :
               « Le roi grec, poursuivit le pêcheur,
              ne se contenta pas de recevoir à sa
              table le médecin Douban : vers la fin
              du jour, lorsqu’il voulut congédier
              l’assemblée, il le fit revêtir d’une
              longue robe fort riche, et semblable à
              celle que portaient ordinairement ses
              courtisans en sa présence ; outre cela,
              il lui fit donner deux mille sequins.
              Le lendemain et les jours suivants, il
              ne cessa de le caresser. Enfin, ce
              prince, croyant ne pouvoir jamais assez
              reconnaître les obligations qu’il avait
              à un médecin si habile, répandait sur
              lui, tous les jours, de nouveaux
              bienfaits.
               « Or, ce roi avait un grand vizir qui
              était avare, envieux et naturellement
              capable de toutes sortes de crimes. Il
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