Page 104 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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complaisance de le satisfaire : « Ce
              vizir, répondit-il, après avoir
              représenté au roi Sindbad que sur
              l’accusation d’une belle-mère, il
              devait craindre de faire une action
              dont il pût se repentir, lui conta
              cette histoire :

              HISTOIRE DU MARI ET DU PERROQUET.
              « Un bonhomme avait une belle femme
              qu’il aimait avec tant de passion,
              qu’il ne la perdait de vue que le moins
              qu’il pouvait. Un jour que des affaires
              pressantes l’obligeaient à s’éloigner
              d’elle, il alla dans un endroit où l’on
              vendait toutes sortes d’oiseaux ; il y
              acheta un perroquet, qui non seulement
              parlait fort bien, mais qui avait même
              le don de rendre compte de tout ce qui
              avait été fait devant lui. Il l’apporta
              dans une cage au logis, pria sa femme
              de le mettre dans sa chambre et d’en
              prendre soin pendant le voyage qu’il
              allait faire ; après quoi il partit.
               « À son retour, il ne manqua pas
              d’interroger le perroquet sur ce qui
              s’était passé durant son absence ; et
              là-dessus, l’oiseau lui apprit des
              choses qui lui donnèrent lieu de faire
              de grands reproches à  sa femme. Elle
              crut que quelqu’une de ses esclaves
              l’avait trahie ; elles jurèrent toutes
              qu’elles lui avaient été fidèles, et
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