Page 109 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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avait perdu la voie, il voulut
retourner sur ses pas pour aller
rejoindre le vizir, qui n’avait pas été
assez diligent pour le suivre de près ;
mais il s’égara. Pendant qu’il courait
de tous côtés sans tenir de route
assurée, il rencontra au bord d’un
chemin une dame assez bien faite, qui
pleurait amèrement. Il retint la bride
de son cheval, demanda à cette femme
qui elle était, ce qu’elle faisait
seule en cet endroit, et si elle avait
besoin de secours : « Je suis, lui
répondit-elle, la fille d’un roi des
Indes. En me promenant à cheval dans la
campagne, je me suis endormie et je
suis tombée. Mon cheval s’est échappé,
et je ne sais ce qu’il est devenu. » Le
jeune prince eut pitié d’elle, et lui
proposa de la prendre en croupe ; ce
qu’elle accepta.
« Comme ils passaient près d’une
masure, la dame ayant témoigné qu’elle
serait bien aise de mettre pied à terre
pour quelque nécessité, le prince
s’arrêta et la laissa descendre. Il
descendit aussi, et s’approcha de la
masure en tenant son cheval par la
bride. Jugez qu’elle fut sa surprise,
lorsqu’il entendit la dame en dedans
prononcer ces paroles : « Réjouissez-
vous, mes enfants, je vous amène un
garçon bien fait et fort gras ; » et