Page 113 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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lui dit-il, le moyen le plus sûr et le
plus prompt pour assurer votre repos et
mettre votre vie en sûreté, c’est
d’envoyer chercher tout à l’heure le
médecin Douban, et de lui faire couper
la tête dès qu’il sera arrivé.
- Véritablement, reprit le roi, je
crois que c’est par là que je dois
prévenir son dessein. » En achevant ces
paroles, il appela un de ses officiers,
et lui ordonna d’aller chercher le
médecin, qui, sans savoir ce que le roi
lui voulait, courut au palais en
diligence. « Sais-tu bien, dit le roi
en le voyant, pourquoi je te demande
ici ?
- Non, sire, répondit-il, et j’attends
que votre majesté daigne m’en
instruire.
- Je t’ai fait venir, reprit le roi,
pour me délivrer de toi en te faisant
ôter la vie. »
« Il n’est pas possible d’exprimer
quel fut l’étonnement du médecin,
lorsqu’il entendit prononcer l’arrêt de
sa mort : « Sire, dit-il, quel sujet
peut avoir votre majesté de me faire
mourir ? Quel crime ai-je commis ?
- J’ai appris de bonne part, répliqua
le roi, que tu es un espion, et que tu
n’es venu dans ma cour que pour
attenter à ma vie ; mais pour te
prévenir, je veux te ravir la tienne.