Page 118 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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Il fit la même chose jusqu’au sixième
feuillet ; et ne voyant pas d’écriture
à la page indiquée : « Médecin, dit-il
à la tête, il n’y a rien d’écrit.
- Tournez encore quelques feuillets, »
repartit la tête. Le roi continua d’en
tourner, en portant toujours le doigt à
sa bouche, jusqu’à ce que le poison,
dont chaque feuillet était imbu, venant
à faire son effet, ce prince se sentit
tout à coup agité d’un transport
extraordinaire ; sa vue se troubla, et
il se laissa tomber au pied de son
trône avec de grandes convulsions… »
À ces mots, Scheherazade apercevant le
jour, en avertit le sultan, et cessa de
parler : « Ah ! ma chère sœur, dit
alors Dinarzade, que je suis fâchée que
vous n’ayez pas le temps d’achever
cette histoire ! Je serais inconsolable
si vous perdiez la vie aujourd’hui.
- Ma sœur, répondit la sultane, il en
sera ce qu’il plaira au sultan ; mais
il faut espérer qu’il aura la bonté de
suspendre ma mort jusqu’à demain. »
Effectivement, Schahriar, loin
d’ordonner son trépas ce jour-là,
attendit la nuit prochaine avec
impatience, tant il avait d’envie
d’apprendre la fin de l’histoire du roi
grec, et la suite de celle du pêcheur
et du génie.