Page 115 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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avec dureté : « Non, non, c’est une
              nécessité absolue que je te fasse périr
              : aussi bien pourrais-tu m’ôter la vie
              plus subtilement encore que tu ne m’as
              guéri. » Cependant le médecin, fondant
              en pleurs, et se plaignant
              pitoyablement de se voir si mal payé du
              service qu’il avait rendu au roi, se
              prépara à recevoir le coup de la mort.
              Le bourreau lui banda les yeux, lui lia
              les mains, et se mit en devoir de tirer
              son sabre.
               « Alors les courtisans qui étaient
              présents, émus de compassion,
              supplièrent le roi de lui faire grâce,
              assurant qu’il n’était pas coupable, et
              répondant de son innocence. Mais le roi
              fut inflexible, et leur parla de sorte
              qu’ils n’osèrent lui répliquer.
               « Le médecin étant à genoux, les yeux
              bandés, et prêt à recevoir le coup qui
              devait terminer son sort, s’adressa
              encore une fois au roi : « Sire, lui
              dit-il, puisque votre majesté ne veut
              point révoquer l’arrêt de ma mort, je
              la supplie du moins de m’accorder la
              liberté d’aller jusque chez moi donner
              ordre à ma sépulture, dire le dernier
              adieu à ma famille, faire des aumônes,
              et léguer mes livres à des personnes
              capables d’en faire un bon usage. J’en
              ai un, entre autres, dont je veux faire
              présent à votre majesté : c’est un
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