Page 114 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 114

Frappe, ajouta-t-il au bourreau qui
              était présent, et me délivre d’un
              perfide qui ne s’est introduit ici que
              pour m’assassiner. »
              « À cet ordre cruel, le médecin jugea
              bien que les honneurs et les bienfaits
              qu’il avait reçus lui avaient suscité
              des ennemis, et que le faible roi
              s’était laissé surprendre à leurs
              impostures. Il se repentait de l’avoir
              guéri de sa lèpre ; mais c’était un
              repentir hors de saison : « Est-ce
              ainsi, lui disait-il, que vous me
              récompensez du bien que je vous ai fait
              ? » Le roi ne l’écouta pas, et ordonna
              une seconde fois au bourreau de porter
              le coup mortel. Le médecin eut recours
              aux prières : « Hélas ! sire, s’écria-
              il, prolongez-moi la vie, Dieu
              prolongera la vôtre ; ne me faites pas
              mourir de crainte que Dieu vous traite
              de la même manière! »
              Le pêcheur interrompit son discours en
              cet endroit, pour adresser la parole au
              génie : « Hé bien ! génie, lui dit-il,
              tu vois que ce qui se passa alors entre
              le roi grec et le médecin Douban, vient
              tout à l’heure de se passer entre nous
              deux. »
               « Le roi grec, continua-t-il, au lieu
              d’avoir égard à la prière que le
              médecin venait de lui faire, en le
              conjurant au nom de Dieu, lui repartit
   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119