Page 116 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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livre fort précieux et très-digne
d’être soigneusement gardé dans votre
trésor.
- Hé ! pourquoi ce livre est-il aussi
précieux que tu le dis ? répliqua le
roi.
- Sire, repartit le médecin, c’est
qu’il contient une infinité de choses
curieuses, dont la principale est que,
quand on m’aura coupé la tête, si votre
majesté veut bien se donner la peine
d’ouvrir le livre au sixième feuillet
et lire la troisième ligne de la page à
main gauche, ma tête répondra à toutes
les questions que vous voudrez lui
faire. » Le roi, curieux de voir une
chose si merveilleuse, remit sa mort au
lendemain, et l’envoya chez lui sous
bonne garde.
« Le médecin, pendant ce temps-là, mit
ordre à ses affaires ; et comme le
bruit s’était répandu qu’il devait
arriver un prodige inouï après son
trépas, les vizirs, les émirs, les
officiers de la garde, enfin toute la
cour se rendit le jour suivant dans la
salle d’audience pour en être témoin.
« On vit bientôt paraître le médecin
Douban, qui s’avança jusqu’au pied du
trône royal avec un gros livre à la
main. Là, il se fit apporter un bassin,
sur lequel il étendit la couverture
dont le livre était enveloppé ; et