Page 119 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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Quelque curiosité qu’eût Dinarzade
d’entendre le reste de l’histoire du
roi grec, elle ne se réveilla pas cette
nuit de si bonne heure qu’à l’ordinaire
; il était même presque jour
lorsqu’elle dit à la sultane : « Ma
chère sœur, je vous prie de continuer
la merveilleuse histoire du roi grec ;
mais hâtez-vous, de grâce, car le jour
paraîtra bientôt. »
Scheherazade reprit aussitôt cette
histoire à l’endroit où elle l’avait
laissée le jour précédent : Sire, dit-
elle, quand le médecin Douban, ou, pour
mieux dire, sa tête, vit que le poison
faisait son effet, et que le roi
n’avait plus que quelques moments à
vivre : « Tyran, s’écria-t-elle, voilà
de quelle manière sont traités les
princes qui, abusant de leur autorité,
font périr les innocents. Dieu punit
tôt ou tard leurs injustices et leurs
cruautés. »
La tête eut à peine achevé ces paroles,
que le roi tomba mort, et qu’elle
perdit elle-même aussi le peu de vie
qui lui restait.
Sire, poursuivit Scheherazade, telle
fut la fin du roi grec et du médecin
Douban. Il faut présentement revenir à
l’histoire du pêcheur et du génie ;
mais ce n’est pas la peine de
commencer, car il est jour. Le sultan,