Page 117 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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présentant le livre au roi : « Sire,
              lui dit-il, prenez s’il vous plaît, ce
              livre ; et d’abord que ma tête sera
              coupée, commandez qu’on la pose dans le
              bassin sur la couverture du livre ; dès
              qu’elle y sera, le sang cessera d’en
              couler : alors vous ouvrirez le livre,
              et ma tête répondra à toutes vos
              demandes. Mais, sire, ajouta-t-il,
              permettez-moi d’implorer encore une
              fois la clémence de votre majesté ; au
              nom de Dieu, laissez-vous fléchir : je
              vous proteste que je suis innocent.
              - Tes prières, répondit le roi, sont
              inutiles ; et quand ce ne serait que
              pour entendre parler ta tête après ta
              mort, je veux que tu meures. » En
              disant cela, il prit le livre des mains
              du médecin, et ordonna au bourreau de
              faire son devoir.
              « La tête fut coupée si adroitement,
              qu’elle tomba dans le bassin ; et elle
              fut à peine posée sur la couverture,
              que le sang s’arrêta. Alors, au grand
              étonnement du roi et de tous les
              spectateurs, elle ouvrit les yeux, et,
              prenant la parole : « Sire, dit-elle,
              que votre majesté ouvre le livre. » Le
              roi l’ouvrit, et trouvant que le
              premier feuillet était comme collé
              contre le second, pour le tourner avec
              plus de facilité, il porta le doigt à
              sa bouche et le mouilla de sa salive.
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