Page 112 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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père, auquel il raconta de point en
              point le danger qu’il venait de courir
              par  la faute du grand vizir. Le roi
              irrité contre ce ministre, le fit
              étrangler à l’heure même.
               « Sire, poursuivit le vizir du roi
              grec, pour revenir au médecin Douban,
              si vous n’y prenez garde, la confiance
              que vous avez en lui vous sera funeste
              ; je sais de bonne part que c’est un
              espion envoyé par vos ennemis pour
              attenter à la vie de votre majesté. Il
              vous a guéri, dites-vous ; hé ! qui
              peut vous en assurer ? Il ne vous a
              peut-être guéri qu’en apparence, et non
              radicalement. Que sait-on si ce remède,
              avec le temps, ne produira pas un effet
              pernicieux ? »
              « Le roi grec, qui avait naturellement
              fort peu d’esprit, n’eut pas assez de
              pénétration pour s’apercevoir de la
              méchante intention de son vizir, ni
              assez de fermeté pour persister dans
              son premier sentiment. Ce discours
              l’ébranla : « Vizir, dit-il, tu as
              raison ; il peut être venu exprès pour
              m’ôter la vie ; ce qu’il peut fort bien
              exécuter *******par la seule odeur de
              quelqu’une de ses drogues  ues.  Il
              faut   voir qu’il est à propos      de
              faire dans  cette  conjoncture. »
              « Quand le vizir vit le roi dans la
              disposition où il le voulait : «  Sire,
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