Page 110 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 110
que d’autres voix lui répondirent
aussitôt : « Maman, où est-il, que nous
le mangions tout à l’heure ; car nous
avons bon appétit ? »
« Le prince n’eut pas besoin d’en
entendre davantage pour concevoir le
danger où il se trouvait. Il vit bien
que la dame qui se disait fille d’un
roi des Indes, était une ogresse, femme
d’un de ces démons sauvages appelés
ogres, qui se retirent dans des lieux
abandonnés, et se servent de mille
ruses pour surprendre et dévorer les
passants. Il fut saisi de frayeur, et
se jeta au plus vite sur son cheval. La
prétendue princesse parut dans le
moment ; et voyant qu’elle avait manqué
son coup : « Ne craignez rien, cria-t-
elle au prince. Qui êtes-vous ? Que
cherchez-vous ?
- Je suis égaré, répondit-il, et je
cherche mon chemin.
- Si vous êtes égaré, dit-elle,
recommandez-vous à Dieu, il vous
délivrera de l’embarras où vous vous
trouvez. » Alors le prince leva les
yeux au ciel…… » Mais, sire, dit
Scheherazade en cet endroit, je suis
obligée d’interrompre mon discours ; le
jour, qui paraît, m’impose silence.
- Je suis fort en peine, ma sœur, dit
Dinarzade, de savoir ce que deviendra
ce jeune prince ; je tremble pour lui.