Page 106 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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la vérité en cela, ne la lui avait pas
dite aussi au sujet de sa femme. C’est
pourquoi, de dépit, l’ayant tiré de sa
cage, il le jeta si rudement contre
terre, qu’il le tua. Néanmoins, dans la
suite, il apprit de ses voisins que le
pauvre perroquet ne lui avait pas menti
en lui parlant de la conduite de sa
femme, ce qui fut cause qu’il se
repentit de l’avoir tué… »
Là s’arrêta Scheherazade, parce qu’elle
s’aperçut qu’il était jour : « Tout ce
que vous nous racontez, ma sœur, dit
Dinarzade, est si varié, que rien ne me
paraît plus agréable.
- Je voudrais continuer de vous
divertir, répondit Scheherazade ; mais
je ne sais si le sultan, mon maître,
m’en donnera le temps. » Schahriar, qui
ne prenait pas moins de plaisir que
Dinarzade à entendre la sultane, se
leva, et passa la journée sans ordonner
au vizir de la faire mourir.
Dinarzade ne fut pas moins exacte cette
nuit que les précédentes à réveiller
Scheherazade : Ma chère sœur, lui dit-
elle ; si vous ne dormez pas, je vous
supplie, en attendant le jour qui
paraîtra bientôt, de me conter un de
ces beaux contes que vous savez :
- « Ma sœur, répondit la sultane, je
vais vous donner cette satisfaction.