Page 103 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
Jolia revint avec les parents de la femme qui affec-
tait l'impassibilité.
— Voyez l'effrontée putain ! s'écria-t-il. Voyez
comme elle se conduit !
Et il ouvrit le coffre d'où Fanon sortit en pon=;-
sant des hi ! hnn ! sonores...
Triomphe de la femme.
— Es-tu fou, Joha ? cria tout le monde.
— Cette mâtine a changé hier un morceau de
viande en concombre, dit-il. Rien d'étonnant à ce
qu'elle transforme un homme en ânon...
Une femme berbère de la campagne reçut de son
mari l'ordre de faire cuire deux poules pour un
hôte qui allait venir.
Son amant vint et elle ne résista pas à l'envie de
les manger avec lui.
L'hôte arrive. La femme le fait asseoir dans sa
nouala (hutte) en attendant le retour du mari. L'en-
fant pleure tout à coup dans son berceau et l'hôte
demande ce qu'il a, s'il est malade ou s'il a faim.
— Je vais te dire pourquoi, dit la femme. Mon
mari lui a donné une mauvaise habitude. Chaque
fois que nous recevons un hôte de passage, mon
mari a coutume de le châtrer et de donner les c... à
manger à notre enfant. Celui-ci t'a vu. Il aime beau-
coup cette nourriture ; et il crie d'impatience. Mais
tu peux encore t'échapper, si le ciel le veut.
A ces mots, l'étranger stupéfait se hâte de sortir
et de monter à cheval pour fuir au plus vite.
Le mari rentre sur ces entrefaites. Il demande à sa
femme oii est l'hôte et où est le repas.
— Cet étranger, répond-elle, est un voleur. Il s'est
emparé des poules et \t voici qui se sauve avec.
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